25 mars 2021

Déqualification en marche.

 


Déclaration faite, ce jour par Daniel SPITEZKI, Représentant Syndical CFTC au CSE de BPCE SA

Le nouveau référentiel emploi de BPCE SA a été présenté lors du CSE du 22 octobre 2020, « pour information », avec un support de 6 slides hors annexes, reçu le vendredi 16 octobre à 20h, soit 3 jours ouvrés avant le CSE. Difficile dans ces conditions d’appréhender un dossier sensible qui impacte près de 1800 salariés et leurs emplois, élément essentiel de leur relation contractuelle avec leur employeur.

 

L’élément central de compréhension de ce référentiel, à savoir la grille de passage entre l’ancien et le nouveau référentiel emploi a été demandé, puis remis à l’expert et communiqué au CSE pour la première fois le 18 mars. A minima l’avis du CSE aurait dû être rendu postérieurement aux conclusions de l’expert et le déploiement envisageable uniquement à ce moment-là.

 

Au contraire, la Direction de BPCE SA déploie ce nouveau référentiel dès les entretiens de fixation de part variable en mars 2021. Avec des objectifs qui s’appuient sur les missions du nouveau référentiel. Ce qui en fait de facto un élément qui va peser sur les salaires au travers des fixations d’objectifs et constitue donc un élément essentiel du contrat de travail.

 

Lors du CSE du 25 février, la CFTC a alerté la DRH sur des cas de plus en plus nombreux de mécontentement parmi les salariés. Il a alors été répondu qu’il s’agissait de cas tout à fait marginaux. Ce qui est contredit jours après jours par les remontées de nos collègues.

 

Dans un courrier officiel à la Direction de BPCE SA, en date du 2 mars 2021, la CFTC a alerté sur la communication insuffisante de l’entreprise vis-à-vis des salariés, sur un sujet sensible. La CFTC a également alerté sur l’absence de voie de recours pour les salariés estimant être déclassés. En l’absence de réponse, la CFTC a renouvelé ses appels au dialogue dans un tract diffusé le 18 mars qui a reçu un large écho auprès de nos collègues.

 

La CFTC a également fait un appel à l’ensemble des organisations syndicales pour agir de concert sur ce sujet, et nous nous félicitons de la mobilisation du SNB, de la CFDT et maintenant de l’UNSA sur ce sujet à nos côtés.

 

Sur le fonds du dossier :

-          NOUS REGRETTONS Qu’à aucun moment les missions attachées à ces métiers n’aient été présentées en CSE. Et force est de constater en les découvrant qu’elles sont parfois synonymes d’appauvrissement pour nos collègues, de plus en plus nombreux à nous alerter pour nous dire qu’ils ne comprennent pas le sens de cette démarche, à part un nivellement par le bas. Exemple : dans la table de transco communiquée, la notion de chef de projet disparait.

-          NOUS REGRETTONS Que les rapprochements que nous avons réalisés, fiches par fiches fassent ressortir un appauvrissement de nombreuses fonctions. Par exemple : « Définir une politique » devient « Rédiger une procédure ». « Animer une filière métier » disparait. « Concevoir et réaliser » devient « définir les traitements ».

-          NOUS REGRETTONS Que les managers n’aient pas été suffisamment consultés sur une démarche qui semble avoir été menée en chambre contrairement à ce qui a été évoqué en CSE.

-          NOUS REGRETTONS Que nos collègues aient le sentiment d’être déclassés à la veille de la fusion des fonctions supports avec celles de Natixis .

-          NOUS REGRETTONS Que la DRH n’ait pas organisé une information complète et sincère vis-à-vis des salriés et du CSE.

-          NOUS REGRETTONS Que les salariés aient découvert leurs nouveaux métiers dans les outils bureautiques.

-          NOUS REGRETTONS qu’une procédure de recours impliquant les rrh et les manager n’ait été mis en place de façon systématique, mais plutôt « à la tête du client ».

 

De ce fait, nous demandons un moratoire sur le déploiement de ce nouveau référentiel, le temps de prendre connaissance des conclusions de l’expert, et de procéder à une consultation du CSE

 

Le temps également de s’assurer sur le plan juridique que cette démarche peut être conduite unilatéralement par l’employeur, et qu’elle ne constitue pas une modification unilatérale du contrat de travail.

 

Qu’une procédure de recours soit mise en place.

 

Que la correspondance avec la Convention Collective de la Banque soit présentée.

 

Que les fiches de missions par emploi soient présentées.

 

Que la table de correspondance avec l’ancienne grille soit présentée.

 

A l’issue des conclusions de l’expert, la CFTC se réserve la possibilité d’agir par tous recours juridiques ou via l’inspection du travail pour assurer la défense des salariés de BPCE, de leurs emplois et de leurs carrières, fruits d’années d’engagement et d’efforts.

 

Démarche qui doit s’inscrire de préférence dans une intersyndicale à laquelle la CFTC renouvelle son appel.

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