Par Grégoire Pinson le 21.06.2019
à 09h48
Challenges
La banque doit faire face aux taux très bas et la
digitalisation du secteur qui continue à détruire de l'emploi. Une
érosion lente mais constante qui pourrait néanmoins s’accélérer
du fait du ralentissement attendu des départs naturels à la retraite des baby-boomers.
Lentement mais
sûrement, la banque détruit de l’emploi. Ce n’est pas un effondrement, mais une érosion qui se
confirme et pourrait s’accélérer. Le secteur employait
383.000 personnes en 2011. Sept années plus tard, 20.000 de ces emplois ont été
détruits, avec 362.800 salariés décomptés par la Fédération bancaire française
(FBF), selon les données publiées ce 20 juin.
Pour l’ensemble de la
profession, la baisse est limitée à 1 % sur 2018, avec la perte de 3.100
emplois. Mais ce sont essentiellement les groupes mutualistes, comme le Crédit
agricole et le Crédit Mutuel, qui permettent de limiter la chute, ces gros
employeurs n’enregistrant que 0,6 % de baisse d’effectif. Les banques privées,
elles, ont engagé des plans de restructurations sévères, comme la
Société Générale, qui doit supprimer 750 emplois en France dans les
prochains mois, dont 500 postes dans la banque de financement et
d’investissement et 171 dans son activité de banque de détail et de services
financiers internationaux.
Fin de l'effet baby-boom
La raison de ces
coupes ? Les établissements bancaires doivent faire face
simultanément à des taux bas, qui ne leur permettent plus de se
rémunérer sur les dépôts, à la digitalisation qui vide leurs agences, a des
soubresauts sur les marchés financiers et à une réglementation imposante qui
immobilise une partie de leurs capitaux. Leur rentabilité est donc à la peine,
ce que ne manquent pas de relever les investisseurs. « La pression des
actionnaires est terrible », relève un grand banquier de la place. Le
cours de Bourse de la Société Générale a ainsi perdu un tiers de sa valeur en
un an.
Notre AVIS:
Résultats:
- du plan OPAL à BPCE SA et
- de L'effondrement du titre de notre filiale NATIXIS en bourse * (point dernière minute)
- Vont nous rendre encore plus vigilants, sur la stratégie de BPCE Sa en terme d'emploi dans les prochaines semaines.
*
Natixis: H2O a enregistré 600 millions d'euros de décollecte depuis le début du 2e trimestre
REUTERS•21/06/2019 à 11:38
NATIXIS: H2O A ENREGISTRÉ 600 MILLIONS D'EUROS DE DÉCOLLECTE DEPUIS LE DÉBUT DU 2E TRIMESTRE
PARIS (Reuters) - La société de gestion britannique H2O Asset Management a enregistré 600 millions d'euros de décollecte depuis le début du deuxième trimestre et son directeur général Bruno Crastes va quitter ses fonctions au sein du comité consultatif ('advisory board') de Tennor Holding, a déclaré vendredi un porte-parole de Natixis.
Natixis a aussi précisé que H2O, dont la banque française détient 49,99% du capital, avait représenté au premier trimestre 3% des revenus de Natixis et 6% de son résultat net.
"François Riahi (directeur général de Natixis, ndlr) et Jean Raby (directeur général de Natixis Investment Managers, ndlr) ont demandé à Bruno Crastes de quitter ses fonctions à l'advisory board de Tennor Holding, ce qu'il va faire", a dit à Reuters un porte-parole de Natixis à la suite d'une conférence téléphonique avec les analystes.
La société Morningstar a décidé de suspendre la notation d'un des fonds de H2O en raison d'inquiétudes sur la liquidité de certains actifs détenus en portefeuille, ce qui a entraîné jeudi un plongeon en Bourse du titre Natixis.
Elle s'est aussi interrogée sur un possible risque de conflit d'intérêts suite à la nomination le mois dernier de Bruno Crastes, le directeur général de H2O, au comité consultatif de Tennor Holding, le fonds d'investissement du financier allemand Lars Windhorst par l'intermédiaire duquel H2O réalise des investissements.
En Bourse, le titre Natixis cède -2,04% à 3,409 euros à 10h29 après avoir touché juste un plus bas du jour de 3,3230 euros après les informations sur la décollecte. La valeur, qui est au plus bas depuis août 2016, a chuté de 11,76% jeudi, recul qui l'a fait basculer dans le rouge depuis le début de l'année (-9,6% contre +0,8% pour l'indice regroupant les valeurs bancaires européennes sur la période).
(Matthieu Protard, avec la contribution de Marc Angrand, édité par Benoît Van Overstraeten)
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