ParAlexandre Garabedian le 05/11/2019 L'AGEFI Quotidien / Edition de 7H
Natixis entend localiser une centaine de fonctions supports à Porto, tandis
que Caceis regroupe son développement informatique à Lisbonne, a appris
L'Agefi.
Le Portugal accueille back-offices et
services informatiques d’établissements bancaires hexagonaux.
Le Portugal garde la cote auprès des banques françaises. Devenu leur base
arrière pour les fonctions informatiques, le pays s’apprête à accueillir
d’autres projets de délocalisation ou de relocalisation, selon la perspective
dans laquelle on se place. Chez Natixis, une petite centaine de postes de
fonctions supports groupe devraient ainsi être déployées à Porto au premier semestre
2020, a appris L’Agefi de sources internes. Caceis, la filiale titres du
Crédit Agricole, devrait quant à elle s’appuyer sur Accenture à Lisbonne,
suivant en cela l’exemple d’autres entités de la banque verte telles que LCL et
CA Consumer Finance, indique une source syndicale.
Natixis a présenté fin octobre aux partenaires sociaux un projet portant
sur la localisation de 91 postes à Porto. Ces missions, au deux tiers, sont
aujourd’hui assumées par des prestataires externes et des intérimaires ou CDD
en France. La filiale de BPCE avait en 2016 lancé un premier projet, baptisé Atlas, pour des
postes d’informaticiens : 750 travaillent désormais pour son compte dans
la capitale portugaise, une majorité comme salariés sous contrat local. Forte
de ce qu’elle considère comme un succès, la banque a décidé d’élargir
l’expérience à des fonctions supports telles que les back-offices de certains
financements syndiqués et crédits documentaires, la gestion des risques
fournisseurs, les ressources humaines ou la conformité.
Si le nombre de postes concernés peut paraître modeste, les partenaires
sociaux y voient la porte ouverte à d’autres transferts d’activité. «Dans
quelques années, le Portugal sera la principale place pour l’informatique et
les back-offices», pronostique même un responsable syndical. Le pays offre
une main d’œuvre qualifiée et des coûts compétitifs. «Entre le salaire, les
charges sociales, la fiscalité et l’immobilier de bureaux, un poste à Porto
coûte deux à trois fois moins cher qu’en France», poursuit cette source.
Natixis ne fait pas de commentaires. Le Portugal offre aussi l’avantage de se
situer en zone euro, à la portée du superviseur bancaire unique, la Banque
centrale européenne.
L’optique de Caceis est un peu différente. Présenté début octobre en
interne, «ce projet consiste à regrouper à Lisbonne nos compétences de
développement informatique aujourd’hui assurées par une centaine de
prestataires en Inde et une cinquantaine en Tunisie», explique Francis
Combes, group head of IT development centers chez Caceis. Des
destinations autrefois prisées, mais dont les inconvénients sont apparus au fil
du temps, comme le décalage horaire et une certaine complexité réglementaire.
La nouvelle organisation doit être déployée au premier trimestre 2021.
Trois cadres de Caceis la piloteront sur place. «L’objectif est d’abord de
simplifier l’organisation. La différence de coût n’est pas significative au
point de peser dans la décision, et nous n’avons pas l’intention de localiser
d’autres fonctions à Lisbonne.»
Parmi les banques françaises qui ont choisi de faire du Portugal leur
usine, BNP Paribas fait toutefois la course en tête. A fin 2018, le groupe
employait près de 5.200 collaborateurs dans le pays, 3.000 de plus en trois
ans, selon les données de son bilan social européen. Il y a notamment logé une
bonne partie de ses équipes support pour la banque de financement et
d’investissement (CIB) : celle-ci comptait à la fin de l’an dernier 3.350
collaborateurs au Portugal, soit plus qu’au Royaume-Uni (3.028) bien que la
City soit la place forte de ces activités en Europe.
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