Deux intersyndicales ont lieu ce jeudi. Pour plancher sur les modifications à réclamer au projet de Myriam El Khomri et pour organiser les futures mobilisations. La ministre poursuit ses consultations.
Alors que Myriam El Khomri poursuit ce jeudi ses consultations, les représentants d’une dizaine de syndicats planchent eux sur les modifications à réclamer au projet de loi la ministre du Travail jugé trop favorable au patronat. Une mobilisation fin mars est aussi à l’ordre du jour. Une première intersyndicale a démarré à 10 heures au siège de l’Unsa à Bagnolet, près de Paris, avant une seconde qui devrait commencer à 13 heures, au siège de la CGT, à Montreuil.
« Ce qu’on reproche à ce projet de loi, c’est qu’il est trop libéral », a relevé Véronique Descacq, numéro deux de la CFDT sur France Info. L’idée est de peser sur la nouvelle version du texte, censé, selon le gouvernement, répondre au chômage de masse. Sa présentation en Conseil des ministres a été reportée au 24 mars par le Premier ministre Manuel Valls, pour permettre de le « retravailler ».
Des mobilisations dès le 9 mars
Le second rendez-vous sera l’occasion de préciser les contours d’une mobilisation, sans doute le 31 mars. L’Unsa et la CFDT seront absentes, la CFTC prendra sa décision après la première réunion. « On ne souhaite pas rentrer dans un mouvement fourre-tout, mais ce n’est pas illogique de s’associer à des actions pour faire pression sur le gouvernement », prévient Philippe Louis, son président.
D’ores et déjà, des mobilisations sont prévues le 9 mars, à l’appel d’organisations de jeunesse et de syndicats. « C’est une première étape. Pas sûr que le gouvernement annonce un changement ce jour-là. La date du 31 mars reste d’actualité », souligne Philippe Martinez, numéro un de la CGT, qui rejette le texte en bloc, tout comme FO. La CFDT « n’exclut pas l’idée d’aller dans la rue si les mesures ne nous conviennent pas », a prévenu Véronique Descacq. La CFE-CGC « décidera le 21 mars prochain avec ses fédérations si manif », a tweetté jeudi sa présidente Carole Couvert.
« Trouver le point de juste équilibre »
Le gouvernement s’est dit prêt à revoir « les curseurs » de certaines mesures mais pas la philosophie générale de la réforme. D’ici le 24 mars, la concertation va permettre de « trouver le point de juste équilibre », a dit jeudi la ministre du Travail Myriam El Khomri. Elle poursuit le cycle de rencontres entamé la semaine dernière pour discuter d’amendements possibles. Elle a entendu ce jeudi matin Philippe Louis (CFTC), avant Philippe Martinez (CGT), François Asselin (CGPME) et Pierre Gattaz (Medef). Et la semaine prochaine, ce sera au tour de Manuel Valls de recevoir les partenaires sociaux séparément, avant de les voir tous ensemble le 14 mars.
A la sortie de sa rencontre avec la ministre, Philippe Louis (CFTC) a déclaré avoir « ressenti » que « clairement, il y a des choses qui vont bouger ». « Par contre, je n’arrive pas à mettre le curseur », a-t-il poursuivi. Myriam El Khomri et son cabinet lui ont assuré qu’il y avait eu « des arbitrages » sur les indemnités prud’homales et qu’il « y a la possibilité que les curseurs bougent, sur le montant des indemnités, sur le nombre de mois ». Sur le licenciement économique, « ça peut bouger sur le périmètre », a-t-il ajouté.
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