Banque Populaire : le banquier trop conciliant condamné à 5 ans d'interdiction d'exercer
Un ancien conseiller de la Banque Populaire
des Alpes a récemment été condamné à cinq années d’interdiction d’exercer. Il
avait accordé à certains de ses clients des prêts refusés précédemment par la
banque, en prélevant les comptes d’autres clients.
Dans l’imaginaire collectif, l’image classique
du banquier est souvent celle du financier sévère qui vous refuse, l'air
condescendant, un crédit ou une facilité de caisse. Mais tous ne sont pas aussi
inflexibles, parfois même à leurs dépens. L’AFP relate ainsi l’histoire de cet
employé de banque isérois de 33 ans, récemment condamné par le tribunal
correctionnel de Grenoble à cinq années d’interdiction d’exercer, après avoir
été jugé coupable d’abus de confiance. Un moindre mal pour lui puisque depuis
les faits, le coupable, renvoyé pour « manque de rigueur » après 6 années en
fonction, a quitté la profession bancaire pour entreprendre une formation
d’ambulancier.
Que lui reprochait donc la justice ? D’avoir,
entre octobre 2010 et février 2011, détourné environ 159.000 euros de sept ou
huit comptes détenus par son employeur, la Banque Populaire des Alpes. Mais il
n’est pas question d’enrichissement personnel : la présidente du tribunal a bien
noté que le prévenu n’avait « tiré aucun bénéfice de cette action ». Ces
détournements, en effet, ont été effectués au profit, et à l’insu, de deux de
ses clients.
« Pas envie de passer pour le banquier
méchant » « Je n’avais pas envie de passer pour le banquier méchant » a
ainsi expliqué l’ex-conseiller à la barre. Lorsqu’une de ses clientes s’est vu
refuser un prêt de 128.000 euros par la Banque Populaire, il a été incapable de
lui annoncer la mauvaise nouvelle. « Dos au mur » lorsque celle-ci lui a demandé
le déblocage des fonds, il a alors pioché la somme sur les comptes d’autres
clients. Il a remis ça quelques mois plus tard avec un autre client, qui avait
besoin de 17.000 euros pour financer l’achat de panneaux photovoltaïques.
Selon la banque, ce n’est qu’après le
licenciement pour manque de rigueur du conseiller qu’elle a tout découvert. Au
final, le préjudice est faible, voire inexistant, dans la mesure où les clients
« aidés » continuent à rembourser, ce qui a été confirmé à l’audience par
l’avocat de la banque.
Par Vincent MIGNOT CBANQUE.com
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